26.04.2012

Emergence de l'homme nouveau: pour une "révolution" spirituelle


Emergence de  l’homme nouveau : pour une “révolution” spirituelle.

Pour faire émerger un monde nouveau, il nous faut tout d’abord faire croître un homme nouveau. Car nous avons pensé naïvement qu’il suffisait de proposer un “idéal” de société aux hommes  pour qu’ils y adhèrent tous spontanément. En somme, “nous mettions la charrue avant les boeufs”, oubliant qu’il n’est pas aussi aisé de changer la “nature humaine” faite essentiellement d’habitudes et d’automatismes acquis tout au long des siècles et des millénaires de l’histoire connue de l’humanité. Sans l’apparition d’hommes “nouveaux”, qu’espérons-nous changer de notre environnement ?

En réalité, il nous faut réaliser une “révolution” beaucoup plus radicale que celle collective socio-économique et idéologique des penseurs dits “révolutionnaires” mais en même temps infiniment plus pacifique que celles dont l’histoire a été jusqu’à présent le témoin: je veux parler d’une “révolution”  intérieure et individuelle, pour laquelle personne ne peut s’ériger en censeur, inspecteur ou évaluateur.

De cette “révolution” intérieure, que nous pourrions appeler aussi spirituelle, nombreux sont les instigateurs et penseurs plus ou moins connus: Sri Aurobindo et à sa suite Mère et Satprem, le disciple de cette dernière,  Teilhard de Chardin, le Mahatma Gandhi, Krishnamurti et bien d’autres encore ( la liste est en réalité très longue si l’on pense à tous les “chercheurs de l’intériorité” de toutes les cultures existantes de notre planète! ) que nous aurions intérêt à lire, par les temps qui courent, car ils nous parlent tous à leur manière de la prochaine étape évolutive de l’être humain !... Cette “transformation” ne peut être que verticale, car elle doit nous permettre  d’accéder à d’autres dimensions et niveaux de conscience non seulement de la réalité mais aussi de l’être humain. Elle doit nous permettre de faire croître et d’exprimer d’autres valeurs que celles qui ont cours actuellement dans notre monde “globalisé” ( et non unifié ! ), fondé principalement sur des rapports de pouvoir et de domination ( d’où l’échec prévisible des tentatives passées de changement qui se fondaient sur une logique de permutation : une fois la noblesse et la bourgeoisie écartées, le prolétariat, comme “sauveur” de l’humanité, imposant sa loi aux autres classes sociales !...).

Ce qu’il nous faut comprendre désormais pour ne pas retomber dans les mêmes impasses, c’est la nécessité absolue et vitale de changer ce type de rapports entre les êtres humains.
Aujourd’hui, comme par le passé d’ailleurs, ce qui mine notre monde et la coexistence entre les êtres, c’est le désir d’élitisme, qu’il ne faut pas confondre avec la volonté de rigueur  et d’exigence ( vertus qui ne s’adressent qu’à nous-mêmes ! ). L’élitisme signifie écarter les autres, pour asseoir sa propre puissance. Ainsi, selon cette logique qui dirige toujours notre monde, il y a des “gagnants” et des “perdants”, des gens “doués” et d’autres “ordinaires”, des “malins” et des “naïfs”, des riches et des pauvres, des dominants et des dominés ( la fameuse dynamique du maître et de l’esclavce si bien démontrée par Nietzsche ! ). Cette dynamique, cette vision doivent  être brisées si nous voulons réellement accéder à un autre niveau de notre “humanité”.

Ainsi, ne confondons pas élitisme ( synonyme de“sélection”) et volonté de perfection ( qui ne s’applique qu’à nous-mêmes ! ) Et si nous tenons absolument à parler de pouvoir ou de puissance, alors tournons-nous vers notre intériorité et travaillons à développer  cette belle qualité ou vertu que constitue la maîtrise de nous-mêmes. Par cette expression, j’entends non pas un contrôle de soi ( qui serait encore une autre forme d’oppression... envers nous-mêmes),
mais la découverte et le développement de nos qualités intrinsèques pour notre plus grand bien et celui de tous ! Et s’il y a combat, ce ne peut être que le plus héroïque qui soit
( correspondant à la “virya-pâramita” des Bouddhistes ), celui qui nous pousse à nous améliorer sans cesse ( le vrai “djihad des Musulmans et non celui dévoyé des “Talibans”!) , celui qui nous  propulse vers le stade le plus élevé, le plus évolué de notre humanité !

Un homme nouveau ou un être humain nouveau ( la langue française étant malheureusement encore “sexiste”, puisqu’elle  oblige à utiliser le masculin pour parler de l’espèce humaine ! )
n’a rien à voir pour moi avec tous les rêves ou fantasmes eugéniques d’hier et d’aujourd’hui, car ce n’est pas artificiellement par des manipulations dites “génétiques” que l’on créera un homme nouveau. Le “génétique” suivra l’intention et non l’inverse ! Car toutes les transformations, quelles qu’elles soient, ne peuvent se faire que de l’intérieur, au sein de notre biologie, de notre ADN, par un labeur/labour spirituel sur nous-mêmes ( je ne parle pas d’ascèse ! ), par une sorte de retour à notre intimité. Nous avons perdu le contact avec nous-mêmes, nous sommes devenus incapables d’amitié avec l’être le plus proche qui soit, à savoir notre “soi” !

                                                           A suivre...