"Le XXI ème siècle sera le siècle de l’intériorité ou ne sera pas !"
Aujourd’hui, y a-t-il de nouveaux territoires à explorer, de nouveaux horizons à découvrir
? Le moindre recoin de notre planète est désormais cartographié. Où que l’homme
aille, il retrouve ses propres pollutions, ses pochettes en plastique de
supermarché avec lesquels il fait ses achats de consommateur assidu et blasé. Ses
déchets le suivent comme son ombre, la partie sombre de lui-même dont il
n’arrive pas à se débarasser... Pauvre humanité qui n’a plus rien à espérer que
la monotonie de son existence réglée par les diktats d’un système de société
banalisant tout y compris les plaisirs et les loisirs. Société qui va même
jusqu’à nous imposer ce que nous devons penser et ce à quoi nous devons
croire...
Certes, ces nouveaux territoires existent, mais pas où on
les cherche de manière compulsive et maladive. Les nouveaux territoires sont intérieurs. Ainsi, pour reprendre une
formule célèbre, le XXI ème siècle sera
le siècle de l’intériorité ou ne sera pas !
Selon les dires des spécialistes de la recherche spatiale,
nous ne sommes pas encore en mesure d’explorer les espaces interplanétaires, a
fortiori interstellaires.C’est une bonne chose, car ça nous laisse le temps de
nous pencher sur nous-mêmes et d’explorer
nos espaces intérieurs, que des sagesses anciennes ont déjà commencé à
défricher. Acquérons tous un peu de sagesse avant d’aller voir ailleurs ce qui
s’y passe et afin de ne pas continuer à “polluer” l’espace extra-planétaire ...qui
l’est malheureusement déjà avec nos satellites rouillés et usés !Les explorateurs de
l’intériorité ne doivent plus être seulement quelques courageux pionniers (
chercheurs individuels et anonymes, nonnes, moines, yogis, ascètes, penseurs,
poètes, artistes, sages de tous temps et de toutes cultures...) mais nous tous
en tant qu’individus responsables d’eux-mêmes, afin d’acquérir un minimum de
“maîtrise” de nous-mêmes, ce qui ne pourra que rejaillir de manière positive sur
l’humanité toute entière et aider à l’émergence de ce monde nouveau auquel nous aspirons tant!
Redécouvrons l’homme, l’individu,
que le XXème siècle a abandonné sur
l’autel de la collectivité, laquelle n’était qu’un concept, une illusion pour
éviter de prendre les vrais problèmes à bras-le-corps. Si l’homme ne se change pas lui-même, quelle prétention a-t-il de
vouloir changer le monde ? Ne cherchons pas à changer les autres et notre
environnement avant d’explorer qui/ce que nous sommes . Qui sommes-nous,
que sommes-nous, de quoi sommes-nous
faits ? Sommes-nous un agrégat d’éléments qui n’ont rien de particulier
ou de propre en soi, comme le pensent les Bouddhistes, ou bien y a-t-il une
identité propre à chacun d’entre nous ? C’est la grande question de ce XXIème
siècle pour tous les individus, et il nous faut l’approfondir, l’explorer à
défaut de trouver une réponse nette et définitive !
Sommes-nous des “monades”,
pour reprendre l’expression de Leibniz, ou bien seulement le produit (
hasardeux ?) de certaines conditions biologiques ( notre patrimoine génétique )
et sociales/terrestres ( notre monde et notre culture environnants ) ? Ce qui
est intéressant à constater, c’est que si on lit/écoute attentivement ce que
nous disent les Bouddhistes, nous comprenons alors qu’ il nous faut découvrir quelque chose au-delà de toutes nos illusions,
fantasmes ou masques, derrière toutes nos constructions mentales, que cela
ne peut pas être clairement défini ni identifié en termes humainement
compréhensibles mais que cela existe bel et bien ! Et c’est même cela qui
constitue notre véritable réalité, “identité”. En bref, sommes-nous une partie
de l’Energie Universelle qui s’est cristallisée ( incarnée ) dans un espace limité ( un corps ) et un
temps défini ( un nom, une identité ) et qui a pour tâche de redécouvrir sa
véritable origine et peut-être sa véritable généalogie à travers ses multiples
pérégrinations dans les diverses
dimensions/réalités du Cosmos? En d’autres termes, sommes-nous des “monades nomades” ? ( Pardonnez-moi cette contrepèterie ! )
Quoi qu’il en soit, la
réponse à cette question ne peut pas se trouver à l’extérieur de nous
( religions, cultes et croyances imposés toujours et encore
aux hommes de tous temps et en tous lieux ) mais en nous par une recherche obstinée et permanente. Il nous faut
tout effacer, tout oublier de ce qui nous a été imposé et refaire le même chemin qu’un certain Siddharta, fils de roi, né en
Inde quelques siècles avant l’ère dite chrétienne, qui a tout rejeté pour effectuer une quête personnelle, que
personne d’autre ne pouvait faire à sa place, quelqu’un qui a écouté et suivi
les meilleurs ascètes et sages de l’époque, un homme qui ne s’est pas contenté
des réponses qu’il obtenait auprès d’eux, quelqu’un qui a combattu jusqu’au
bout, jusqu’à la victoire finale sur les mirages et illusions de toutes sortes
( Mara ou Satan ) et qui s’est éveillé
un beau jour en disant: “Ça y est, j’ai
compris qui je suis, ce que je suis, ce qu’est l’être humain et ce qu’il fait
sur Terre!...Mon devoir désormais est d’en faire profiter mes semblables !”
Mais, en même temps qu’il se faisait ce serment à lui-même,
il a toujours dit et répété inlassablement : “Ne vous contentez pas de mes paroles! Certes, mon expérience constitue
un espoir pour mes semblables, mais c’est à vous, à chacun d’entre vous de
faire l’expérience par lui-même. Et si jamais un jour vous rencontrez le
Bouddha sur votre chemin, tuez-le !” Bien entendu, il utilisait le verbe “tuer” comme le font les
psychanalystes lorsqu’ils évoquent “le meurtre du père” ! Ainsi, vous comprenez
bien ce qui vous/nous incombe. Ce
qu’a effectué le Bouddha, tout le monde, chaque individu, a la possibilité de
le réaliser, à condition de le vouloir réellement, profondément et absolument,
de ne vouloir que cela et rien d’autre que cela !
Par les temps qui
courent, seul un “retrait en soi”, un léger pas de côté, peut nous libérer de
l’agitation et la confusion actuelles ambiantes, ceci afin d’accéder à l’éveil véritable, c’est-à-dire à la vraie liberté,
à la souveraineté totale !