18.05.2012


Clin d’oeil en  mai  !

J’ai soudain une petite inquiétude qui me taraude: avec mes derniers écrits, je risque de faire fuir les quelques lecteurs/lectrices qui ont la gentillesse de me lire. C’est pourquoi, je voudrais, comme la dernière fois, faire une petite pause poétique ( texte, chanson et photos ) avec pour thème le printemps ( ma saison préférée ) et notamment le mois de mai si joli partout et si agréable ici, sur les bords de la Mer Egée !...





     Ildır, charmant petit village de la presqu'île de Karaburun, dans la région d'Izmir, village qui abrite un site grec, romain et byzantin...Photo prise le 6 mai 2012.




    Kapıkırı ( ou Héraklia ), site archéologique
ancien, grec, romain et byzantin, sur les bords
du lac de Bafa, célèbre pour son huile d'olive 
et son miel de pin... Des vaches en pleine liberté au milieu des ruines.
Un groupe de femmes "yörük" au pied d'un olivier sept fois centenaire!
Quelques moments bucoliques de la région égéenne en mai !


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Voici  Clin d’oeil , écrit il y a 35 ans et qui me relie à ma jeunesse !...


                                               Clin d’oeil

Une spirale de chemins...
le vertige
a soufflé les feuilles en pleine lumière
On a effacé les rides
au visage du vieux cèdre libanais...

Plus loin
un mas retenait dans ses poutres
une épine blonde
qui s’attardait un moment
sur la route des nuages
au creux des gorges.

Rousseur tigrée
tapie à la table d’hôtes
Tes cils réveillaient en moi
un vieux rêve ramassé.

Une voiture a soudain
croisé mon regard
quand au coin de la rue
le garçon articulait l’addition
...que ta bouche écarquillait ses lèvres solaires.

L’autoroute se continue
en menus scintillements
Direction Massy
elle mimait la mer
jusqu’au pavillon esseulé.

Mai fermait alors ses grilles
        éblouissait tes mains

Je rêvais une dernière fois...
... un clin d’oeil barrait la route...

                                                            

Jardin des Plantes, Paris, mai 1977.


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Comme chacun le sait, tout commence et tout finit par des chansons ! Alors, laissons-nous bercer par un vent printanier qui nous vient de l'autre côté de l'Atlantique. Ecoutons nos amis québécois qui savent si bien sauvegarder la culture francophone !....

 

16.05.2012

Emergence de l’homme nouveau (suite et fin)


  

"Le XXI ème siècle sera le siècle de l’intériorité ou ne sera pas !"


Aujourd’hui, y a-t-il de nouveaux territoires à explorer, de nouveaux horizons à découvrir ? Le moindre recoin de notre planète est désormais cartographié. Où que l’homme aille, il retrouve ses propres  pollutions, ses pochettes en plastique de supermarché avec lesquels il fait ses achats de consommateur assidu et blasé. Ses déchets le suivent comme son ombre, la partie sombre de lui-même dont il n’arrive pas à se débarasser... Pauvre humanité qui n’a plus rien à espérer que la monotonie de son existence réglée par les diktats d’un système de société banalisant tout y compris les plaisirs et les loisirs. Société qui va même jusqu’à nous imposer ce que nous devons penser et ce à quoi nous devons croire...

Certes, ces nouveaux territoires existent, mais pas où on les cherche de manière compulsive et maladive. Les nouveaux territoires sont intérieurs. Ainsi, pour reprendre une formule célèbre, le XXI ème siècle sera le siècle de l’intériorité ou ne sera pas !

Selon les dires des spécialistes de la recherche spatiale, nous ne sommes pas encore en mesure d’explorer les espaces interplanétaires, a fortiori interstellaires.C’est une bonne chose, car ça nous laisse le temps de nous pencher sur nous-mêmes et d’explorer nos espaces intérieurs, que des sagesses anciennes ont déjà commencé à défricher. Acquérons tous un peu de sagesse avant d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe et afin de ne pas continuer à  “polluer” l’espace extra-planétaire ...qui l’est malheureusement déjà avec nos satellites rouillés et usés !Les explorateurs de l’intériorité ne doivent plus être seulement quelques courageux pionniers ( chercheurs individuels et anonymes, nonnes, moines, yogis, ascètes, penseurs, poètes, artistes, sages de tous temps et de toutes cultures...) mais nous tous en tant qu’individus responsables d’eux-mêmes, afin d’acquérir un minimum de “maîtrise” de nous-mêmes, ce qui ne pourra que rejaillir de manière positive sur l’humanité toute entière et aider à l’émergence de ce monde nouveau auquel nous aspirons tant!

Redécouvrons l’homme, l’individu, que le XXème siècle  a abandonné sur l’autel de la collectivité, laquelle n’était qu’un concept, une illusion pour éviter de prendre les vrais problèmes à bras-le-corps. Si l’homme ne se change pas lui-même, quelle prétention a-t-il de vouloir changer le monde ? Ne cherchons pas à changer les autres et notre environnement avant d’explorer qui/ce que nous sommes . Qui sommes-nous, que sommes-nous, de quoi sommes-nous  faits ? Sommes-nous un agrégat d’éléments qui n’ont rien de particulier ou de propre en soi, comme le pensent les Bouddhistes, ou bien y a-t-il une identité propre à chacun d’entre nous ? C’est la grande question de ce XXIème siècle pour tous les individus, et il nous faut l’approfondir, l’explorer à défaut de trouver une réponse nette et définitive !

Sommes-nous des “monades”, pour reprendre l’expression de Leibniz, ou bien seulement le produit ( hasardeux ?) de certaines conditions biologiques ( notre patrimoine génétique ) et sociales/terrestres ( notre monde et notre culture environnants ) ? Ce qui est intéressant à constater, c’est que si on lit/écoute attentivement ce que nous disent les Bouddhistes, nous comprenons alors qu’ il nous faut découvrir quelque chose au-delà de toutes nos illusions, fantasmes ou masques, derrière toutes nos constructions mentales, que cela ne peut pas être clairement défini ni identifié en termes humainement compréhensibles mais que cela existe bel et bien ! Et c’est même cela qui constitue notre véritable réalité, “identité”. En bref, sommes-nous une partie de l’Energie Universelle qui s’est cristallisée ( incarnée )  dans un espace limité ( un corps ) et un temps défini ( un nom, une identité ) et qui a pour tâche de redécouvrir sa véritable origine et peut-être sa véritable généalogie à travers ses multiples pérégrinations dans les diverses  dimensions/réalités du Cosmos? En d’autres termes, sommes-nous des “monades nomades” ? ( Pardonnez-moi cette contrepèterie ! )

Quoi qu’il en soit, la réponse à cette question ne peut pas se trouver à l’extérieur de nous
( religions, cultes et croyances imposés toujours et encore aux hommes de tous temps et en tous lieux ) mais en nous par une recherche obstinée et permanente. Il nous faut tout effacer, tout oublier de ce qui nous a été imposé et refaire le même chemin qu’un certain Siddharta, fils de roi, né en Inde quelques siècles avant l’ère dite chrétienne, qui a tout rejeté pour effectuer une quête personnelle, que personne d’autre ne pouvait faire à sa place, quelqu’un qui a écouté et suivi les meilleurs ascètes et sages de l’époque, un homme qui ne s’est pas contenté des réponses qu’il obtenait auprès d’eux, quelqu’un qui a combattu jusqu’au bout, jusqu’à la victoire finale sur les mirages et illusions de toutes sortes ( Mara ou Satan ) et qui s’est éveillé un beau jour en disant: “Ça y est, j’ai compris qui je suis, ce que je suis, ce qu’est l’être humain et ce qu’il fait sur Terre!...Mon devoir désormais est d’en faire profiter mes semblables !”

Mais, en même temps qu’il se faisait ce serment à lui-même, il a toujours dit et répété inlassablement : “Ne vous contentez pas de mes paroles! Certes, mon expérience constitue un espoir pour mes semblables, mais c’est à vous, à chacun d’entre vous de faire l’expérience par lui-même. Et si jamais un jour vous rencontrez le Bouddha sur votre chemin, tuez-le !” Bien entendu, il utilisait le verbe “tuer” comme le font les psychanalystes lorsqu’ils évoquent “le meurtre du père” ! Ainsi, vous comprenez bien ce qui vous/nous incombe. Ce qu’a effectué le Bouddha, tout le monde, chaque individu, a la possibilité de le réaliser, à condition de le vouloir réellement, profondément et absolument, de ne vouloir que cela et rien d’autre que cela !


 Par les temps qui courent, seul un “retrait en soi”, un léger pas de côté, peut nous libérer de l’agitation et la confusion actuelles ambiantes, ceci afin d’accéder à l’éveil véritable, c’est-à-dire à la vraie liberté, à la souveraineté totale !