19.09.2014

La confusion des esprits et le mal-être généralisé


       


         Prendre soin de l'enfant intérieur ! Tel est le  dernier ouvrage de Thich Nath Hahn, dont le titre original en anglais est Healing the inner child, pour lequel j'aurais préféré que l'on garde la traduction littérale qui me semble tellement plus parlante et plus juste: "guérir l'enfant intérieur"car il s'agit bien de guérison dont nous entretient le moine vietnamien!...

          Comme à son habitude, Thay (surnom affectueux utilisé par les disciples de Thich Nath Hahn) nous parle directement, sans fioriture, mais d'une manière toujours aussi authentique et efficace, de nos problèmes essentiels.

           Pourquoi est-ce que je considère Thay comme un vrai "héros" (les Bouddhistes du Grand Véhicule utiliseraient le terme de "bodhisattva") ? Parce qu' on ne s'attend pas de la part d'un moine bouddhiste qu'il s'implique autant dans la société, qu'il soit aussi soucieux de trouver une solution aux problèmes de notre monde d'aujourd'hui.

           Thay nous montre avec clarté, simplicité et efficacité le chemin pratique que nous pouvons emprunter pour faire la paix avec nous-mêmes et, par conséquent, la propager dans le monde entier au niveau collectif.

            Voilà les raisons pour lesquelles j'admire autant cet homme. Car, voici quelqu'un qui pourrait, comme beaucoup d'autres moines et "religieux", se retirer du monde à l'instar des "samnyasin" (renonçants) et ascètes dont regorge l'Orient et plus particulièrement le sub-continent indien et pour lesquels j’ai, par ailleurs, la plus grande estime ! Non, il préfère avec l'humilité authentique et la gentillesse que l'on connaît, "travailler" dans le monde, au milieu de ses semblables et loin de sa terre d'origine pour nous aider à vivre dans les temps difficiles qui sont les nôtres actuellement. Et, il n'évite rien des écueils que vit notre société moderne actuelle.

            Comme il le montre si bien, nous sommes interdépendants les uns des autres, nous "inter-sommes" (selon le néologisme qu'il a lui-même créé) et, par conséquent, nous ne pouvons pas faire comme si le sort des autres, de tous les autres, nous indifférait. Nous sommes, par définition et par nature, liés, étroitement liés les uns aux autres, quoi qu'on fasse et quoi qu'on pense.

            Et les efforts que nous déployons pour nous-mêmes, pour notre bien, pour acquérir un minimum de stabilité, de bonheur et de sagesse servent (doivent servir) nécessairement aux autres, à tous les autres, c'est-à-dire à l'Humanité toute entière, prise comme une entité communautaire réelle, la Totalité humaine existante, entité qui possède, à n'en pas douter, une singularité et une destinée propres.

            Voilà bien ce qu'enseigne le meilleur aspect du Bouddhisme, le Grand Véhicule, à savoir la Voie des Bodhisattvas, ceux qui reviennent sans relâche sur Terre pour sauver les autres, tous les autres qui souffrent ou qui sont en perdition, dans la confusion la plus totale.

            Chez Thay, nul reproche envers qui que ce soit, mais une insistance bienveillante, presque têtue, à nous convaincre encore et encore que la seule chose positive qui compte est de (nous) guérir de nos blessures, blessures d'enfance le plus souvent qui se transforment et s'aggravent avec l'âge, faisant de la plupart d'entre nous des êtres durcis et durs envers les autres comme envers nous-mêmes. Le souci d'efficacité (même s'il n'en parle jamais en ces termes) est toujours présent, comme inscrit en filigrane, dans les propos et l'attitude du maître vietnamien.

            C'est sans doute tout cela qui me touche et me convainc à la fois que son action sur ses auditeurs et lecteurs a l'effet d'une boule de neige, nous entraînant ainsi dans son sillage si léger, si frais, si serein, si paisible et si compatissant...

            Sans doute, si nous cherchions bien, nous pourrions trouver des "guides" plus "profonds"  ou plus "ésotériques", mais à quoi bon s'ils ne nous mettent pas en mouvement, si nous ne parvenons pas à nous mettre définitivement et réellement en route!...A quoi bon se complaire dans des considérations intellectuelles et/ou spirituelles si nous ne les mettons pas en pratique dans notre monde et dans notre existence la plus quotidienne, la plus triviale?  A quoi bon si le monde continue à tourner comme une toupie folle, jouet de notre inconstance, indifférence, instabilité et surtout confusion.

            Car, une bonne partie des problèmes de notre époque se résument à cette constatation: la confusion des esprits et le désarroi qui en découle. Un petit regard sur notre société, sur notre environnement social, politique, moral et intellectuel suffit pour comprendre dans quelle situation d'impuissance, de confusion, de désespoir même se trouvent nos semblables. Et ceux qui nous gouvernent et que nous avons coutume d'appeler les "élites" ne savent pas plus que n'importe lequel d'entre nous
–même s’ils se montrent sûrs d’eux et parfois arrogants!-  ce qu’il convient de faire pour améliorer la situation générale, parce qu'ils continuent à penser selon les mêmes schémas dépassés et nous entraînent avec eux sur une voie sans issue.  Il est grand temps de comprendre que ce que nous vivons n'est pas un incident de parcours mais une vraie crise profonde de civilisation. Il est grand temps de changer de paradigme, comme le proposaient déjà il y a près de 50 ans certains esprits aux Etats-Unis lorsqu'ils parlaient d’ «Acquarius conspiracy » (« la conspiration du Verseau », référence à l’astrologie qui parle de l’Ere du Verseau comme de la nouvelle ère à venir!...) pour présenter un mouvement de contestation et de renouvellement des structures établies. Dans nos sociétés dites d’abondance et de consommation, il est urgent, aujourd’hui, de se détacher progressivement du concept de croissance quantitative  pour mettre en place le développement qualitatif et explorer davantage le domaine de l'"être" en laissant celui de l'"avoir", de tous les avoirs et possessions diverses...

            Dans cette situation, nous avons besoin d'un bon coup de bâton "façon Zen" pour nous réveiller de notre torpeur et de notre sempiternelle complaisance ou bien encore du son de cloche "façon tibétaine" pour nous rappeler à nous-mêmes... de nous-mêmes, c'est-à-dire de notre "être véritable". Dans cette situation, notre situation présente, qui est celle de l'immense majorité d'entre nous, nous avons encore et encore besoin des gifles que nous administre Krishnamurti. Si nous savons l'écouter, si nous pouvons l'apprécier et comprendre le cadeau qu'il nous fait, lorsqu'il ne nous laisse aucune issue à nos faux-semblants, à nos subtiles justifications, à nos éternels prétextes pour ne pas entreprendre le seul "travail" qui vaille la peine: le travail sur nous-mêmes pour nous connaître réellement, en dehors de tous les préjugés et savoirs que nous avons pu accumuler siècle après siècle.

            Ecoutez-le qui nous parle encore et toujours de "la libération de l'homme de ses conditionnements" à travers son ouvrage (parmi tant d'autres!) intitulé Se libérer du connu (Editions Stock, Le livre de poche, pour la traduction française) : " Pouvons-nous donc, vous et moi, provoquer en nous-mêmes  -sans aucune influence extérieure, sans nous laisser persuader, sans crainte de punition- pouvons-nous provoquer dans l'essence même de notre être une révolution totale, une mutation psychologique, telles que la brutalité, la violence, l'esprit de compétition, l'angoisse, la peur, l'avidité, et toutes les manifestations de notre nature qui ont construit cette société pourrie où nous vivons quotidiennement, cessent d'exister ?"

           Alors, pouvons-nous prendre un peu de temps et de recul pour nous arrêter et regarder bien en face ce que nous sommes devenus et la situation collective dans laquelle nous nous sommes mis ? Pouvons-nous regarder la réalité en face sans nous apitoyer sur notre sort, sans non plus nous perdre dans une autocritique sans fin ? Pouvons-nous voir avec calme et lucidité ce que nous avons créé et sommes-nous capables de reconnaître avec objectivité et sans culpabilisation excessive que nous avons fait fausse route mais qu'il suffit d'en prendre réellement conscience pour amorcer un changement d'orientation et commencer à mettre en place les bases d'un nouveau monde, moins basé sur la matérialité, l'intérêt et l'utilitarisme et davantage sur l'intériorité, la solidarité et l'entraide ? Car, ce que nous vivons actuellement s'apparente bel et bien à ce qu'on peut appeler une période de transition entre une ère ancienne et révolue et une nouvelle ère, celle dont nous avons parlé plus haut, à savoir l'Ere du Verseau.

          Certes, un certain nombre de penseurs et d'astrologues ont déjà mentionné cette "possibilité" selon laquelle notre monde et notre humanité actuelles seraient en train de vivre un grand bouleversement, à la fois collectif et individuel, certes l'expression "Ere du Verseau" n'est pas nouvelle, mais sommes-nous réellement conscients de ce qu'elle représente?  Sommes-nous capables, comme le dirait Krishnamurti, d'aller au-delà d'une simple considération intellectuelle motivée par une curiosité pour quelque chose de nouveau, une nouvelle mode ? Si vous pensiez ainsi, alors je vous demanderais d'oublier tout ce qui vient d'être dit dans ce "billet" (et dans les précédents) que je vous adresse ...Par contre, si vous êtes convaincus qu'effectivement nous sommes tous, êtres humains, en train de vivre un "séisme" à l'échelle planétaire et cosmique, c'est-à-dire le début d'une mutation profonde et radicale du genre humain comme le pensait déjà à son époque le grand sage inspiré Sri Aurobindo, alors prêtez une oreille attentive à ce que, dans le domaine de l'astrologie, un auteur peu connu cherche à nous transmettre.

         Orientaliste de formation, Jean de Larche (nom d'écriture) écrit depuis près d'une trentaine d'années un certain nombre d'ouvrages (*) concernant un enseignement réellement novateur mais parfois exigent de l'astrologie. En effet, l'enseignement auquel il a été initié et qu'il transmet avec beaucoup de modestie et de discrétion révolutionne totalement cette voie de la connaissance. "Discipline émergente pour le XXIème siècle" comme Jean de Larche la nomme, l'AstrologieTranscendantale s'oppose à l'astrologie traditionnelle par le fait qu'elle  se présente comme une astrologie de l'être et non comme une astrologie de l'ego.  L'Astrologie Transcendantale est bien plus qu'une simple technique d'interprétation de symboles célestes, elle n'est pas non plus une "science" prédictive, elle est tout à la fois une ontologie, une théosophie, une métapsychologie, une science pratique pour se connaître et "se déployer" dans le monde. Elle nous propose une toute autre vision de l'être humain, où celui-ci est bien plus qu'un corps doté d'un cerveau. Elle nous présente une autre perspective sur l'homme, sa place et sa fonction dans l'Univers et surtout elle nous parle avec clarté et précison de ce que nous sommes en train de vivre collectivement actuellement tout en nous proposant de découvrir le "travail" que chacun d'entre nous a à accomplir sur Terre.

        Par les temps qui courent, dans la confusion grandissante, au milieu du chaos et du désordre créé par les intégrismes religieux et les intolérances multiples et diverses envers l'autre qui se développent un peu partout dans le monde, avec cette attitude désormais si répandue de crispation des individus sur eux-mêmes et leurs mesquines exigences tyranniques, cette approche de l'homme et de la Réalité me semble à la fois digne d'intérêt et réconfortante, car elle nous ouvre une fenêtre sur l'infini, c'est-à-dire sur les mystères de notre existence et de l'Univers, elle nous redonne espoir et confiance en un monde meilleur pour demain, même si ce demain risque peut-être de se faire attendre...Patience...Comme je l’écrivais déjà il y a bien longtemps : « Loin, très loin, attendant patiemment, l'Univers  nous regarde et sourit en silence à  nos balbutiements d'adolescents... »

Sachons aussi, comme nos amis Indiens le font, reconnaître en l'autre une parcelle incarnée du Divin !

Bien à vous. "Transcendantalement" et amicalement vôtre.



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(*) Parmi les ouvrages de Jean de Larche, voici ceux qui me semblent les plus importants :
Astrologie Transcendantale, Karma et Régénération, Editions Dervy-Livres, 1985.
L’Astrologie Transcendantale et la Voie du Dharma, Cairn éditions, 1990.
Cérès, planète maîtresse du signe de la Vierge, Editions François de Villac, 1994.
L’itinéraire Verseau. Précis d’Astrologie Transcendantale, Editions Asphodele, 2000.
Le zodiaque astrologique originel. Initiation au mystère de notre incarnation,
Lulu éditions (www.Lulu.com), 2008.
Koré. Présentation et analyse de la planète maîtresse du signe du Taureau,
Lulu éditions, 2012.