30.03.2013

Aller au-delà...de 2012 ! Retour à soi .

Le 20 /12 / 2012  est déjà derrière nous! Qu'avons-nous vu ? Rien de visible, rien de patent, rien de remarquable! Alors quoi, toute cette débauche d'analyses, de commentaires, toutes ces exégèses, toutes ces prophéties plus ou ou moins catastrophistes les unes que les autres, tout cela  pour rien ?

Et pourtant, que croyons-nous ? Que nous pouvons faire comme avant, comme si rien ne s'était passé, heureux que l'orage se soit éloigné et qu'on s'en soit sorti à si bon compte ! Le temps se raccourcit, il s'accélère, il nous est octroyé en espérant que nous en ferons quelque chose et surtout que nous changerons quelque peu nos  habitudes, nos pesanteurs, nos blocages, nos immobilités.

Quel spectacle nous offre le monde actuel ? De grandes "manoeuvres" pour ne rien changer du tout ou le moins possible,  toutes ces actions qui nous font croire que nous pouvons garder un minimum de tout ce que nous possédons. Un nouveau Pape qu'on élit pour surtout ne rien changer, ne pas effrayer le milliard de catholiques dans le monde qui espèrent quoi d'un nouveau pontife ? Continuer à "pontifier" comme il se doit !
Des guerres qui continuent un peu partout dans le monde pendant que des millions de gens ne mangent pas ou si peu ! Des peuples qui essayent de prendre leur destin en main et qui se voient voler leur courage, leur énergie, leur foi, leur espoir par des "voyous" aux airs de prophètes et aux idéologies plus que douteuses.
Les mêmes recettes dépassées et stériles pour sortir des dettes financières des pays créées justement par le même système qui demande aux pauvres gens de toujours plus "se serrer la ceinture"...jusqu'où, jusqu'à quand ? Comment s'étonner que les peuples se révoltent ? Ils comprennent parfaitement bien qu'on les prend pour des "imbéciles".

Comme le chantait Tina Turner dans le film de fiction à tendance dystopique Mad Max : "We don't need another hero!". En effet, nous n'avons pas besoin de "sauveur" qui nous sortirait comme par miracle de notre incapacité chronique à vouloir autre chose que la répétition mécanique et trop connue de notre médiocre quotidienneté. L'histoire du XXème siècle nous a montré jusqu'à l'écoeurement  le plus total où  pouvaient nous mener ce genre de "leaders", mais il a fallu du temps avant que nos "grands intellectuels" veuillent bien accepter à quel degré ils ont été crédules, ce qui n'a pas dû être facile, puisqu' un "intellectuel" devrait être par définition un homme lucide !

Quand reconnaîtrons-nous que nous nous sommes fourvoyés, qui écoutera la voix de gens peu connus ou peu  médiatisés et qui nous parlent depuis déjà un bon bout de temps avec insistance et obstination de la crise de notre monde , de notre humanité actuelle, de notre ère présente qui exige d'autres objectifs , un autre cap à définir tous ensemble, afin que les premières pierres que nous poserons pour un monde nouveau soient enfin et pour la première fois acceptées et reconnues par tout le monde ? Ainsi, les bases d'une nouvelle humanité seront solides car cimentées par une vision et un accord communs.

Ce que je mentionne ici même existe déjà dans le monde un peu partout et pour ne citer que la France, je vous prie de vous référer à un mouvement qui a éclos il y a peu de temps et qui se nomme Les Colibris, mouvement initié et soutenu par Pierre Rabhi, dont nous avons déjà parlé dans la deuxième lettre de ce blog! Ce n'est pas 1 ni 10 mais 100 ou 1000 mouvements comme celui que je viens de citer qu'il nous faut pour commencer à jeter sans fracas les bases concrètes d'un nouveau monde solidaire, fraternel et compatissant. Et pour ceux qui douteraient encore de la capacité des hommes et des femmes ordinaires à trouver des solutions concrètes et viables en l'absence des "grands spécialistes économistes, financiers et responsables politiques donneurs de leçons", il leur suffira de parcourir l'ouvrage 80 hommes pour changer le monde ( Sylvain Darnil, Mathieu Le Roux, Editions JC Lattès 2005, Collection Livre de poche ) pour se convaincre qu'avec de la bonne volonté et de l'imagination l'humanité est capable de réaliser de "grandes choses" pour elle-même et la planète .

Pourquoi refuse-t-on de comprendre que si nous voulons donner ou redonner du sens à nos existences, c'est bien par une action et une attitude d'amour envers ce qui nous entoure: la Terre qui nous nourrit, l'air que l'on respire, l'eau que l'on boit, les humains ( nos frères/soeurs  et compagnons "d'aventure" dans ce monde que nous avons parfois du mal à comprendre), les animaux, nos autres "frères", les végétaux , nos précieux alliés de vie! Comme l'écrit avec bon sens Nicolas Hulot: "L'écologie est une magnifique occasion , peut-être même l'ultime occasion, de redonner du sens au progrès". Mais, comme j'ai tendance à me méfier désormais du concept de progrès qui a été longtemps le prétexte à faire tout et n'importe quoi dans notre monde moderne, industrialisé et technologique, je me permettrai de rectifier et de remplacer le terme de progrès par celui d'existence. Ainsi, je dirai que l'écologie est une occasion  unique de redonner du sens à notre existence, à notre présence sur Terre ! Ce devrait être un objectif suffisamment enthousiasmant pour les êtres humains s'il s'accompagne d'un réel  "réenchantement" du monde, c'est-à-dire s'il nous permet de (re)donner du sens et de la valeur à la Vie et à nos existences par une reprise en main de nos destinées !


Pour cela, n'ayons donc pas peur de revenir  à notre  quotidienneté, à notre pesanteur, pour reprendre les choses depuis le début...Reprendre le chemin que nous avions ( peut-être ) abandonné pour suivre des autoroutes bien larges, bien confortables, bien balisées et surtout nous menant vite à destination ! Mais, avions-nous défini au préalable  notre destination...ou bien pressés, ballotés par les aléas et les hasards de notre existence, nous  sommes-nous mis à croire ( réellement )  que nous allions quelque part et que nous savions où aller ?

Nettoyer à nouveau le chemin qui se trouve devant nous, débroussailler ce qui encombre depuis bien longtemps ( depuis toujours ? ) notre route et notre espace intérieur. Nettoyer c'est  débarrasser notre
espace intérieur de ce qui fait nombre et constitue un obstacle à notre clarté d'esprit ! Déminer le chemin que nous empruntons en débusquant tous les traquenards de notre mental, simplifier notre vie pour aller enfin vers la transparence et la sobriété, seules qualités susceptibles de nous mener vraiment jusqu'au bout de nous-mêmes, de notre être profond et véritable, le seul qu'il vaille la peine de (re)découvrir. pour être en mesure d'aider les autres à faire le même "travail"  sur eux-mêmes ! Alléger notre atmosphère intérieure pour que le monde et les autres deviennent plus légers, plus lumineux, plus vivants, plus vrais!

Tout ce processus ( que j'ai évoqué il y a déjà plus de quinze ans dans des réflexions personnelles) s'appelle auto-guérison ( c'est-à-dire le retour à soi ! ), que seul(e) chacun(e) d'entre nous, dans sa solitude sacrée,
peut décider d'entreprendre. Il n'y a pas ( il ne peut pas y avoir ) d'autre guérison complète et véritable !
Guérison ? Mais guérir de quoi, allez-vous me dire ? Guérir de toutes nos "blessures" qui nous empêchent d'aller vers nous-mêmes et ensuite vers les autres ! Guérir c'est nettoyer notre espace intérieur
encombré par nos colères, nos ressentiments, nos échecs et nos susceptibilités. Relisons ce que nous dit  si simplement et avec tellement de conviction Thich Nhat Hanh dans ses Enseignements sur l'amour 
( Editions Albin Michel, Spiritualités vivantes, 1999 pour la traduction française ).

Guérir de tous ces déséquilibres qui se sont accumulés en nous année après année, déséquilibres qui se sont formés d'abord au niveau émotionnel pour se cristalliser ensuite en certitudes mentales sur nous-mêmes et le monde environnant, "cassures"  qui se sont enfin  petit à petit solidifiées dans notre organisme  pour constituer ce que nous appelons aujourd'hui nos maux physiques, lesquels sont bien souvent le reflet matériel  irréfutable de ce qui se trame en nous ( parfois à notre insu ) durant toute notre existence !

Alors, simplement et en toute modestie, reprenons le chemin de nous-mêmes, celui de l'amitié ( pour notre être intérieur et pour les autres )  afin d'aller au-delà... des lassitudes de notre quotidien et du temps qui passe inexorablement, afin surtout de faire fleurir ce qu'il y a de meilleur en nous!

En toute amitié.